1 - Quel est le nom du journal dans lequel le héros écrit son premier article ?
- Duroy rencontre C. Forestier qui lui trouve du travail au journal "La Vie Française" (p.90)
2 - Quel est le passe-temps favori (il y en a d'ailleurs une armoire pleine) des journalistes qui appartiennent à ce journal ?
- Les journalistes jouent avec des Bilboquets. Dans le film de Lewin, Georges y excelle ! Attitude symbolique ? (p.159)
"Forestier, de plus en plus souffrant, lui avait confié son beau bilboquet en bois des Iles, le dernier acheté, qu'il trouvait un peu lourd, et Duroy manoeuvrait d'un bras vigoureux la
grosse boule noire au bout de sa corde, en comptant tout bas : - Un -- deux -- trois -- quatre -- cinq -- six ". Il arriva justement, pour la première fois, à faire vingt points de suite, le jour même où il devait dîner chez Mme Walter."
3 - Citez trois façons différentes d'appeler le héros, et dites pourquoi à chaque fois, on le nomme, ou il se fait nommer ainsi.
- Ses amis l'appellent "Georges" parfois, Madeleine use du diminutif "Géo" (p.254) dans l'intimité.
- "Bel Ami", c'est Laurine qui lui trouve ce surnom lors de sa quatrième visite : "L'enfant parut, puis s'arrêta
interdite, puis courut vers Duroy en battant des mains, transportée de plaisir en l'apercevant, et elle cria : - Ah ! Bel-Ami ! Mme de Marelle se mit à rire : - Tiens ! Bel-Ami ! Laurine vous a baptisé ! C'est un bon petit nom d'amitié pour vous, ça ; moi aussi je vous appellerai Bel-Ami ! " (p.120)
- "Mon Fieu" nom qu'utilise sa mère sous l'effet de la surprise :
"Ils s'arrêtèrent net, tous les deux, stupéfaits d'abord, puis abrutis de surprise. La vieille se remit la première et balbutia, sans faire un pas : - C'est-i té, not' fieu ? " (p.247)
- "Du Roy" puis "du Roy de Cantel" (p.231) un nom pour s'anoblir (dans le film de Lewin ce choix n'est pas très chanceux !). "Elle murmura deux ou trois fois de suite : - Alexandre, Alexandre, en écoutant la sonorité des syllabes, puis elle écrivit sur une feuille toute blanche : Monsieur et Madame Alexandre du Roy de Cantel ont l'honneur de vous faire part du mariage de Monsieur Georges du Roy de Cantel, leur fils, avec Madame Madeleine Forestier." (p.232).
- "Duroy" est le nom que portent ses parents (p.247)
- "Forestier" sera le nom qu'on lui donne pour le faire enrager : " On ne l'appelait plus que Forestier. Aussitôt qu'il arrivait au journal, quelqu'un criait : - Dis donc, Forestier. " (p.261)
4 - Nommez le personnage féminin qui correspond à chaque portrait :
a - "Notre premier rendez-vous a lieu dans une église. Je suis folle de lui ... C'est mon premier amant. Qui suis-je ?"
- Mme Walter (p.311) Virginie (!) : "Il lui baisait le cou, les yeux, les lèvres avec emportement, sans qu'elle pût éviter ses caresses furieuses ; et tout en le repoussant, tout en fuyant sa bouche, elle lui rendait, malgré elle, ses baisers. "
b - "J'ai rompu au moins quatre fois avec le héros ... mais notre amour semble indestructible. Je suis petite et brune. Qui suis-je ?"
- Clotilde de Marelle. Son nom fait penser à un jeu d'initiation justement
: "Leurs yeux se rencontrèrent, souriants, brillants, pleins d'amour. Elle murmura de sa voix gracieuse : - A bientôt, monsieur. Il répondit gaiement : - A bientôt, madame. " (p.414)
c - "Le héros est le seul homme qui puisse me faire rire. Il a su m'apprivoiser ... mais je suis trop jeune pour tomber amoureuse de lui. Qui suis-je ?"
- Laurine de Marelle : "La mère s'étonna : - Tiens, elle ne s'est pas sauvée ; c'est stupéfiant. Elle ne se laisse d'ordinaire embrasser que par les femmes. Vous êtes irrésistible, monsieur Duroy. II rougit, sans répondre, et d'un mouvement léger il balançait la petite fille sur sa jambe. Mme Forestier s'approcha, et, poussant un cri d'étonnement : - Tiens, voilà Laurine apprivoisée, quel miracle ! " (p.62)
d - "Je suis promise au marquis de Cazolles, mais c'est avec le héros que je vais me marier. Qui suis-je ?"
- Suzanne Walter : "Un monsieur saluait Suzanne, un grand garçon mince, à favoris blonds, un peu chauve, avec cet air mondain qu'on reconnaît partout. Georges l'entendit nommer : le marquis de Cazolles, et il fut brusquement jaloux de cet homme. Depuis quand le connaissait-elle ? Depuis sa fortune sans doute ? Il devinait un prétendant. " (p.360)
e - "Extrêmement raisonnable, je suis une femme de plume et j'aide volontiers les journalistes débutants. Qui suis-je ?"
- Madeleine Forestier (une femme à croquer ?) : " Eh bien, je venais... je venais te demander un coup de main... En dix minutes tu me mettrais ça sur pied, toi, tu me montrerais la tournure qu'il faut prendre. Tu me donnerais là une bonne leçon
de style, et sans toi, je ne m'en tirerais pas. L'autre souriait toujours d'un air gai. Il tapa sur le bras de son ancien camarade et lui dit : - Va-t'en trouver ma femme, elle t'arrangera ton affaire aussi bien que moi. Je l'ai dressée à cette besogne-là. Moi, je n'ai pas le temps ce matin, sans quoi je l'aurais fait bien volontiers. " (p.95)
f - "Je suis blonde, j'ai les yeux gris azuré, le menton un peu charnu. Mon vieux peignoir plaît de moins en moins au héros. Qui suis-je ?"
- Madeleine Forestier : "La chair des bras et de la gorge sortait d'une mousse de dentelle blanche dont étaient garnis le corsage et les courtes manches ; et les cheveux relevés au sommet de la tête, frisant un peu sur la nuque, faisaient un léger nuage de duvet blond au-dessus du cou." (p.50), "les mêmes yeux gris" que ceux de Rachel, (p.50)
g -" V'là un joli garçon : pour dix louis, s'il veut de moi, je ne dis pas non. Qui suis-je ?"
- Rachel : "Elle répondit : - C'est ton ami qui me séduit. C'est vraiment un joli garçon. Je crois qu'il me ferait faire des folies ! " (p.45)
h - "Je me maintiens à force de soins, de précautions, d'hygiène et de pâtes pour la peau. Qui suis-je ?"
- Mme Walter : "Elle était un peu trop grasse, belle encore, à l'âge dangereux où la débâcle est proche. Elle se maintenait à force de
soins, de précautions, d'hygiène et de pâtes pour la peau. Elle semblait sage en tout, modérée et raisonnable, une de ces femmes dont l'esprit est aligné comme un jardin français. On y circule sans surprise, tout en y trouvant un certain charme. " (p.152).
5 - Choisissez parmi ces quatre propositions celle qui vous paraît correspondre le mieux au jugement que vous pourriez porter sur le héros, et justifiez votre réponse par trois arguments (étayés d'exemples pris dans le roman).
a - c'est un être cynique et dénué de sentiments.
b - c'est un homme à qui le destin sourit.
d - c'est un homme qui "arrive" grâce aux femmes.
e - c'est un homme habile.
Dissertations
Sujet 1
"Selon votre étude de Bel-ami, souscrivez-vous à ce jugement de Jean Paul Sartre : "Le roman naturaliste n'a guère qu'un sujet : la lente désagrégation d'un homme, d'une entreprise, d'une famille, d'une société ?" Vous appuierez votre réponse sur des exemples précis tirés pour l'essentiel du roman que vous avez travaillé (il est possible également d'évoquer d'autres œuvres naturalistes).
Axes de réponse :
I - Définition du "naturalisme" Si c'est cela le naturalisme (définition intéressante de Sartre) Maupassant nous prend à contre-pied dans ce roman : roman d'apprentissage où tout semble réussir au personnage éponyme (les femmes, la politique, le travail…)
II Cependant, n'assistons-nous pas à "la lente désagrégation d'un homme, d'une entreprise, d'une famille, d'une société" en filigrane ?
Dans l'adaptation cinématographique *** (voir http ://phm.lettres.free.fr) Bel-Ami meurt à la fin, rattrapé par la vengeance des femmes... Tout semble construit dans le roman pour cette lecture....
Sujet 2
Selon Zola, "un romancier naturaliste fait œuvre d'art et de science". Le roman "que vous avez étudié" vous parait-il répondre à ce double objectif ?
Axes de réponse :
I. Explication de la formule de l'auteur : les enjeux du naturalisme...
II. L'art semble parfois dominer les aspects scientifiques, sans jamais les nier totalement toutefois...
III. L'objectivité réaliste et les démonstrations des théories scientifiques prennent quand même le dessus dans l'œuvre de Zola, un peu moins peut-être chez Maupassant, au profit d'une fiction très concentrée (voir les sujets 5 et 6 quant au projet attendu)...
Sujet 3
Le naturalisme, selon un écrivain de ce courant, a pour but de "savoir comment les hommes se comportent, dès qu'ils sont en société".
Cette déclaration s'applique-t-elle au roman "que vous avez étudié" ?
Sujet 4
Dans son essai intitulé Le Roman Expérimental, Zola écrit à propos de certains romanciers : "ils sont grands parce qu'ils ont peint leur époque et non parce qu'ils ont inventé des contes".
Que pensez-vous de ce jugement ? Vous vous appuierez sur les romans de Zola ou de Maupassant lus et étudiés cette année.
Axes de réponse :
L'écrivain réaliste, n'a pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner une vision plus complète que la réalité même.
Zola : "Tous mes romans sont écrits de la sorte ; je m'entoure d'une bibliothèque et d'une montagne de notes, avant de prendre ma plume."
Sujet 5
Selon Maupassant, certains lecteurs attendent du roman un réconfort. "Eh, bien, si la vie est triste, je veux être consolé et non pas désespéré, je veux qu'on me voile mes misères, qu'on me donne des illusions, qu'on me trompe enfin". Dans quelle mesure le roman naturaliste que vous avez étudié répond-il à ses exigences ?
Sujet 6
Selon Zola : "L'œuvre d'art est un coin de la création vue à travers un tempérament" Cette définition vous parait-elle convenir au roman naturaliste que vous avez étudié ?
Problématique :
Définir une œuvre d'art ? difficile : l'argent, la célébrité, l'unicité... comment la définir ?
L'œuvre d'art se mesure aussi à sa réception (attentes du lecteur par exemple) : selon Maupassant, certains lecteurs attendent du roman un réconfort. "Eh, bien, si la vie est triste, je veux être consolé et non pas désespéré, je veux qu'on me voile mes misères, qu'on me donne des illusions, qu'on me trompe enfin". Si elle y réussit, cela n'en fera-t-il pas une œuvre d'art pour certains lecteurs ?
Donner des éléments de réponses et les discuter...
Voir la position de Zola :
- (dans Pierre et Jean ) : "L'œuvre d'art est un coin de la création vue à travers un tempérament."
- Et : "ce qui est bien à moi, ce sont mes personnages, ce sont mes scènes, c'est la vie de mon œuvre, et cela, c'est l'Assommoir tout entier."
- Encore : "Le naturalisme ne se prononce pas. Il examine. Il décrit. Il dit ceci est. C'est au public de tirer des conclusions"
Sujet 7
Dans le roman naturaliste, selon un critique contemporain, "l'art du style […] est mis au service de la déplaisante, oppressante, désespérante vérité. Mais cette vérité est en même temps un appel à l'action, à la réforme sociale". Vous direz dans quelle mesure ce jugement s'applique à l'œuvre que vous avez étudiée cette année.
Proposition de plan :
I : La vérité dans le roman : elle est oppressante mais pas toujours désespérante...
II : L'appel à la réforme sociale : Zola dénonce le darwinisme social ; Maupassant dénonce le monde des affaires (dans Bel-Ami)...
Sujet 8
Le 16 mars 1877, le directeur du "Télégraphe", Auguste Dumont, accuse Zola de plagiat, en lui reprochant d'avoir utilisé des passages entiers du Sublime de Denis Poulot (un ouvrage d'inspiration sociologique décrivant les ravages de l'alcoolisme dans la population ouvrière parisienne). Touché par un tel reproche, Zola répond immédiatement dans une lettre ouverte que donne "le Télégraphe" du 18 mars, et où il décrit ainsi sa méthode de travail : "Jusqu'à présent, on m'a accusé de mentir dans l'Assommoir, voilà maintenant qu'on va me foudroyer, parce qu'on s'aperçoit que je me suis appuyé sur les documents les plus sérieux. Tous mes romans sont écrits de la sorte ; je m'entoure d'une bibliothèque et d'une montagne de notes, avant de prendre ma plume. (...) Mais ce qui est bien à moi, ce sont mes personnages, ce sont mes scènes, c'est la vie de mon œuvre, et cela, c'est l'Assommoir tout entier."
Vous commenterez les propos de Zola.
Problématique :
Roman ou témoignage ? fiction, ou réalité ? Objectivité et subjectivité ?
Axes de réponse :
1) une histoire qui sort de l'imagination de l'auteur
2) des faits réels
3) le travail de l'écrivain.
Analyse :
Il s'agit de savoir ce que Zola a apporté à la littérature (entre autre, il a raconté la vérité, ce qui se passe dans la classe ouvrière, mais il l'a raconté comme dans un roman, comme un histoire inventée et c'est pour cela qu'il y a des conflits entre ceux qui pensent que "c'est faux" et ceux qui pensent que "c'est vrai".
De plus, pour pouvoir raconter la vie des ouvriers, il s'est immiscé dans la classe ouvrière.
En fait, le réalisme (et l'objectivité ? !) ce n'est que la réalité perçue d'un point de vue, et il y a toujours plusieurs points de vue possibles...
Sujet 9
Dans la préface de Pierre et Jean, Maupassant écrit : "Les réalistes de talent devraient plutôt s'appeler des illusionnistes." Vous expliquerez cette formule au regard de l'œuvre que vous avez étudiée.
Axes de réponse :
La subjectivité du travail de l'écrivain ; définir ce que sont le réalisme et l'illusionnisme. Analyser le projet de l'auteur étudié (à l'aide de citations précises).
Sujet 10
Quels vous semblent être les rapports du romancier naturalistes avec ses créatures romanesques, quel regard porte-t-il sur elles ?
Vous répondrez en vous appuyant précisément sur le roman que vous avez étudié cette année.
Axes de réponse :
La vision de Maupassant sur ses personnages, la similitude entre Maupassant et certains personnages de ses livres (***)
Sujet 11
À un journaliste qui lui avait demandé s'il avait pris parti pour les mineurs en écrivant Germinal, E. Zola a répondu : "Pas plus en leur faveur que contre eux. Le naturalisme ne se prononce pas. Il examine. Il décrit. Il dit ceci est. C'est au public de tirer des conclusions"
En vous référant précisément au roman naturaliste que vous avez lus vous vous demanderez si cette objectivité affichée par l'auteur est totalement sincère.
Problématique (ou thématique ?)
L'objectivité de l'écrivain dans le roman naturaliste.
Analyse :
Devoir sur la réception : les lecteurs du XIXe ne devaient pas recevoir ces "informations naturalistes" comme nous les recevons, habitués que nous sommes à voir (à la télévision) tout sur tout, et n'importe quoi (Loft Story : dite "télé vérité" alors que ce n'est qu'un jeu !)...
Axes de réponse :
I - L'observation, l'objectivité naturaliste (ce qui permet d'explorer la vérité, la copie du réel....)
(remettre un peu plus en cause cette objectivité apparente)
II - La "sincérité" de Zola... "Le naturalisme ne se prononce pas. Il examine. Il décrit. Il dit ceci est. C'est au public de tirer des conclusions"
Sujet 12
Zola présente un de ses romans comme une " œuvre de vérité ".
Cette définition s'applique-t-elle à l'œuvre de Zola ou de Maupassant que vous avez étudiée ?
Problématique :
La recherche de la vérité est-elle compatible avec le travail de l'artiste ? Observation et création peuvent-elles cohabiter dans un roman naturaliste ?
Axes de réponse :
I- Présentation de la doctrine naturaliste et son désir de vérité
- Histoires vraies, lieux connus, contexte historique, histoire vraisemblable.
- Réalisme des personnages (épaisseur psychologique des personnages, sentiments et discours, langue et régionalisme, multiplicité des points de vue)
- Déterminisme lié aux milieux sociaux (travail, nourriture, corps, maladie et hérédité)
II- Fiction romanesque et vérité ?
- Des personnages fictifs (héros inventés, ascension prodigieuse (ex : Bel ami), existence originale, personnages rêveurs ; Jacques Lantier ajouté alors qu'il n'existe pas comme enfant de Gervaise dans l'Assommoir de Zola)
- La fiction romanesque (thèmes romanesques - amour, duel. ; procédés de l'illusion, histoire organisée en chapitres, choix de détails).
- La subjectivité du romancier (satire, critique, " mieux se connaître pour mieux guérir ",volonté didactique, visée politique : socialisme)
III- écriture romanesque et écriture artiste
- L'écriture symbolique (Germinal : allégorie de la fermentation du peuple ; Nana : vengeance ; Une vie :
rôle symbolique de la nature et de la culture, une vie de province)
- La grandeur esthétique : l'écriture artiste, appel des sensations, poésie (sons, musique, odeurs, images.), impressionnisme (touches, formes, couleurs, lumières.)
- L'écriture visionnaire (fantastique, symbolique, épopée, mythe…). Fonctions de la description : aussi créer une réalité et la rendre vraisemblable (on parle de "vraisemblabilisation")
Conclusion :
L'observation et la création n'empiètent pas l'une sur l'autre, mais, au contraire, se complètent. Ce double travail du romancier donne une vision réaliste et vivante. C'est l'habileté à mêler vérité et fiction qui fait la grandeur du roman naturaliste.
Sujet 13
Zola affirme : "La matière première se trouve partout, dans la rue, dans le cœur, dans le bien et dans le mal". En vous référant précisément au roman naturaliste que vous avez lus vous vous demanderez si cette affirmation se vérifie.
Axes de réponse :
1 - D'après Zola il n'y aurait pas de domaines qui seraient artistiques et d'autres qui ne le seraient pas. Ainsi le naturalisme et le réalisme s'intéressent à tous les sujets qui sont parfois sans noblesse et qui n'étaient pas auparavant considérés.
2 - La littérature ne coïncide pas avec la morale. Elle n'est pas forcément édifiante. Certains même pensent que rien n'est plus dangereux pour une œuvre que d'être édifiante : "ce n'est pas avec les bons sentiments que l'on fait de la bonne littérature."
Sujet 14
Dans Mes haines, causeries littéraires et artistiques, Émile Zola écrit :
"Une œuvre d'art est un coin de la création vu à travers un tempérament" Cette définition peut-elle s'appliquer au roman que vous avez étudié ?
Axes de réponse :
- définir ce qu'est le naturalisme (vu par Zola et Maupassant)
- l'invention littéraire et le réalisme qui semblent (à tort) vouloir s'opposer au romanesque du XIXe siècle
h3>Sujet 15
Les œuvres dites naturalistes sont-elles une pure et simple photographie du réel ?
Problématique :
- Comment se définissent le naturalisme et le réalisme ? Quel en est le contexte (époque de Zola, de Maupassant et autres écrivains dits naturalistes)
Axes de réponse :
I - Le réel dans les œuvres (descriptions, indices spatio-temporels, situation elle-même ; de la place de la matière dans les ouvrages)
II - Montrer le "dépassement" de ce réalisme :
Cf. la préface de Maupassant "le roman" où il dit que chaque personne voit la vie à travers ses émotions, son regard..., et l'écrivain est une personne avant tout, donc le réel du roman n'est que le sien !
Dans la vie, les événements ne sont pas dans un ordre logique alors que dans les œuvres (déterminisme littéraire) ils sont organisés (dramatisés). Il y a dépassement du réalisme par maints procédés (tragédie, poésie, fantastique, épopée,...)
Conclusion :
Ainsi, Maupassant dans la préface de Pierre et Jean écrit : "après les écoles littéraires qui ont voulu nous donner une vision déformée, surhumaine, poétique, attendrissante, charmante ou superbe de la vie, est venue une école réaliste ou naturaliste qui a prétendu ne nous montrer que la vérité, rien que la vérité, toute la vérité."… Nous avons montré que le naturalisme ne pouvait pas être qu'objectif.
Sujet 16
Dans quelle mesure l'entreprise du roman naturaliste, qui consiste à faire de la littérature une exacte reproduction de la nature, n'est-elle pas partiellement vouée à l'échec ?
Référez-vous au roman de Zola ou de Maupassant que vous avez étudié.
Problématique :
Démontrer que les visions subjectives et épiques, les symboles et les critiques de Zola ou Maupassant insérés dans la fiction littéraire n'ont pas enlevé tout le caractère naturaliste du roman : celui-ci contient des éléments soulignant la volonté de son auteur de reproduire exactement la réalité.
Introduire sur :
Une définition du naturalisme.
Axes de réponse :
I - en quoi l'entreprise du roman naturaliste est vouée à l'échec
II - démontrer que certains éléments du roman révèlent néanmoins l'intention de l'auteur de vouloir faire "une exacte reproduction de la nature" dans son œuvre.
Sujet 17
Qu'est ce que le roman naturaliste, qui se veut d'abord ancré dans une réalité sociale et historique, peut encore nous dire sur nous et notre époque ?"
Sujet 18
Dans un hommage funèbre de 1850 rendu à Honoré de Balzac, Victor Hugo disait de son œuvre qu'elle prodiguait "le vrai, l'intime, le bourgeois, le trivial, le matériel".
Dans quelle mesure cette analyse peut-elle s'appliquer au roman naturaliste que vous avez étudié ?
Analyse :
"Dans quelle mesure..." : une invitation à comparer deux définitions du roman. Si, selon Victor Hugo Balzac (qui n'est pas naturalistes) écrit "le vrai...." qu'écrit Maupassant (qui est plutôt naturaliste) ?
à nous de montrer si, dans l'œuvre étudiée, l'auteur écrit "le vrai, l'intime, le bourgeois, le trivial, le matériel". Balzac, comme les naturalistes, a un côté "ethnologue"…
Axes de réponse :
- Mise en place des éléments naturalistes, le naturalisme de l'auteur
- les insuffisances de cette position.
Sujet 19
Le romancier Stendhal écrit : "un roman est un miroir qui se promène sur une grande route, tantôt il reflète à vos yeux l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l'homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé d'être immoral ! Son miroir montre la fange, et vous accusez le miroir !"
Après avoir expliqué cette conception du roman et du romancier, vous direz si l'œuvre naturaliste que vous avez étudiée cette année répond à cette définition du roman.
Axes de réponse :
I - Où est le "miroir de la réalité" du roman (la misère, le crime, le sordide au nom du naturalisme) ?
II - Comment la vision personnelle du romancier transforme ce miroir en miroir grossissant, voire déformant ( rôle du style, traduction de cette vision) ?
Sujet 20
Dans le Dictionnaire des Œuvres Littéraires Françaises, à l'article "Naturalisme", Daniel Couty écrit : "De l'épopée, le roman naturaliste possède le schématisme manichéen : il y a le bien et le mal, les bons et les méchants, les mous et les énergiques, etc. Mais cette épopée est souvent dérisoire : les actions tentées échouent, les rêves ne traduisent aucune ambition grandiose". Cette remarque vous semble-t-elle caractériser le roman naturaliste que vous avez étudié en classe ?
Axes de réponse pour Une vie de Maupassant :
I - Un roman naturaliste :
- Jeanne et Julien des personnages qui s'opposent ;
- Un roman qui refuse l'intrigue à rebondissements
- Peu de sentiments exprimés par le narrateur pour ses personnages
II- Une Vie, un roman qui ne traduit aucune ambition
- Histoire banale, médiocre qui insiste sur la tristesse et la lassitude de la vie
- Maupassant ne raconte au lecteur que des éléments qui concernent Jeanne
- Le pessimisme du roman
III- Limites de la réflexion de Couty
- Une remarque qui ne reflète pas entièrement Une Vie
- Le manichéisme de sa pensée : une vision trop simpliste
Tests de lecture sur Bel-Ami :
Qu'apprend Georges Duroy ? Que n'apprend-il pas ?
Il apprend la société parisienne, il s'introduit dans le monde. Il devient bourgeois, riche très rapidement, il vit dans le luxe à la fin du livre. Il est devenu noble (son nom était au début Duroy mais est devenu Du Roy). Il se construit un avenir, il apprend le métier de journaliste puis à la fin, la carrière politique et le métier d'hypocrite : il affine son côté malin et hypocrite voire malhonnête.
Ce qu'il n'apprend pas ? L'altruisme et le respect des autres, l'observation suffisamment attentive pour ne pas reproduire lui-même ce qu'il détruit pour avancer : ne deviendra-il pas un La Roche Mathieu à son tour ?
Quelles images des femmes ressortent du livre ?
Maupassant critique les femmes : elles apparaissent comme des "cocottes" (Rachel) ou dévergondées : elles trompent toutes si facilement leurs maris ! Certaines, comme Mme Forestier sont arrivistes, une autre est amoureuse mais hystérique (Mme Walter), nymphomanes (Rachel, Mme de Marelle). Toutes sont considérées comme des esclaves de ce système social.
Pourtant, les mères (de Duroy et de Laurine), la femme de tête (Mme Forestier), la jeune fille (Laurine et Suzanne) nous présentent une autre image des femmes dans une société en mutation.
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