La description...

Les Goncourt :

 

Edmond de Goncourt (1822-1896) ; Jules de Goncourt (1830-1870)
Nés dans une famille de magistrats et de politiciens aisés

1- En quelques dates

1822

naissance du premier fils de Marc Pierre, Edmond de Goncourt, à Nancy

1830

naissance du second fils, Jules Alfred de Goncourt, à Paris.
Ce dernier sera de santé délicate.

1832-1840
1840-1848

Études d’Edmond, au lycée Henri-IV.
Jules au collège Bourbon

1849

Les deux frères s’établissent à Paris, rue Saint-Georges. Ils dessinent et peignent; quelques tentatives théâtrales.

1852

En 18.. Premier roman

1855

Exposition Courbet.

1860

Premier roman vraiment publié, les Hommes de lettres

1862

Mort de Rose, la servante des Goncourt, modèle de Germinie Lacerteux.

1864

Renée Mauperin.

1865

Claude Bernard, Introduction à l’étude de la médecine expérimentale.

1865

Germaine Lacerteux

1868

Manette Salomon
"Nous avons vu à déjeuner notre admirateur et notre élève, Zola." (Journal)

1869

Madame Gervaisais

1870

20 juin: mort de Jules de Goncourt.

1874

14 juill.: testament d’Edmond, qui crée une "académie" et en désigne les dix titulaires: Flaubert, Banville, Barbey d’Aurevilly, Paul de Saint-Victor, Louis Veuillot, Fromentin, Ph. de Chennevières, Léon Cladel, Alphonse Daudet, Zola.

1877

Zola, l’Assommoir. Edmond se montre fort aigre à l’égard de l’œuvre; il estime, une fois de plus, que Zola l’a copié.

1881
Edmond écrit la Maison d’un artiste, évocation de la maison d’Auteuil.
1885

le Figaro illustré commence la publication du Journal des Goncourt.

1889

Adaptation à la scène de Germinie Lacerteux pour quarante représentations. On joue aussi la pièce à Bruxelles et à Saint-Pétersbourg.

1896

16 juillet : Edmond meurt chez son ami Daudet.

1903

Un décret reconnaît d’utilité publique l’académie Goncourt.
Le dîner de l’académie Goncourt décerne "le premier prix Goncourt" à John-Antoine Nau


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2- Germinie Lacerteux

Germaine Lacerteux ? Une "Littérature putride", s’écrie Louis Ulbach. La Revue des Deux Mondes classe les trois romans des Goncourt parus de 1861 à 1865 dans le "petit roman" ; mais Flaubert écrit : "Cela est atroce d’un bout à l’autre et sublime. La grande question du réalisme n’a jamais été si carrément posée." Zola y voit une œuvre capitale (le Salut public, 24 février 1865).

Un récit en 70 chapitres assez courts.

Germinie est la servante dévouée de Mlle de Varandeuil (vieille dame de la noblesse). Son enfance a été des plus pauvres et entourée par les maladies, la misère et la mort. Elle finit par être obligée de venir travailler à Paris. Mlle de Varandeuil, elle, a vécu auprès d’un père oppressif et égoïste qui l’étouffait.

"À Paris, Germinie, d’abord placée dans un café, a été violée, puis est devenue domestique chez un vieil acteur avant de s’amouracher d’un prêtre. Elle s’attache aussi à la fille de sa sœur, et son beau-frère exploite financièrement son bon cœur. Puis elle s’entiche du fils de la crémière, le jeune Jupillon, qui lui est infidèle, mais à qui elle arrache quelques promenades." (A. Preiss in D.O.L.F.)

Elle vole pour son amant, se néglige puis sombre dans la vulgarité, avec son nouvel "homme", Gautruche, puis d’autres encore. Elle tombe gravement malade et meurt.

Sa patronne apprend alors tout de sa vie étonnante et dissolue. D'abord fortement indignée, elle se laisse aller aux souvenirs attendris et se dirige vers la fosse commune du cimetière Montmartre où sa domestique a été enterrée .

Nous sommes, avec Germinie Lacerteux, à mi-chemin entre les Misérables de Victor Hugo et l’Assommoir de Zola. Tout le cheminement tragique et miséreux du personnage s'accompagne d’une esthétique littéraire nouvelle et raffinée.


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3- Les contradictions du réalisme

C'est le "style" qui distingue l'œuvre des frères Goncourt de leurs contemporains aujourd'hui oubliés. Et ce n'est pas un moindre paradoxe que de voir ces deux aristocrates s'atteler à la "peinture du bas et du laid", tout en rêvant à "un réalisme de l'élégance".

À les lire on est frappé de cette discordance : d'un côté une attention maniaque aux moindres détails même sordides ; de l'autre un souci de "faire vrai" tout en en faisant "beau" : c'est ce qu'ils appellent "l'écriture artiste". Ils croient sincèrement (comme les naturalistes) réaliser une œuvre scientifique.

L'échec ou l'impasse des Goncourt révèlent l'ambiguïté dans laquelle s'est en fait enfermé tout le courant réaliste et naturaliste : soucieux d'élargir le domaine du roman, d'explorer de nouvelles formes de sensibilité, il est resté prisonnier de préjugés ou de conventions académiques.

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