Des auteurs :
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Edmond de Goncourt (1822-1896) ; Jules de Goncourt (1830-1870)
Nés dans une famille de magistrats et de politiciens aisés
naissance du premier fils de Marc Pierre, Edmond de Goncourt, à Nancy |
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naissance du second fils, Jules Alfred de Goncourt, à Paris. |
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1840-1848 |
Études dEdmond, au lycée Henri-IV.
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Les deux frères sétablissent à Paris, rue Saint-Georges. Ils dessinent et peignent; quelques tentatives théâtrales. |
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En 18.. Premier roman |
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Exposition Courbet. |
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Premier roman vraiment publié, les Hommes de lettres |
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Mort de Rose, la servante des Goncourt, modèle de Germinie Lacerteux. |
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Renée Mauperin. |
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Claude Bernard, Introduction à létude de la médecine expérimentale. |
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Germaine Lacerteux |
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Manette Salomon |
Madame Gervaisais |
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20 juin: mort de Jules de Goncourt. |
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14 juill.: testament dEdmond, qui crée une "académie" et en désigne les dix titulaires: Flaubert, Banville, Barbey dAurevilly, Paul de Saint-Victor, Louis Veuillot, Fromentin, Ph. de Chennevières, Léon Cladel, Alphonse Daudet, Zola. |
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Zola, lAssommoir. Edmond se montre fort aigre à légard de luvre; il estime, une fois de plus, que Zola la copié. |
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Edmond écrit la Maison dun artiste, évocation de la maison dAuteuil. | |
le Figaro illustré commence la publication du Journal des Goncourt. |
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Adaptation à la scène de Germinie Lacerteux pour quarante représentations. On joue aussi la pièce à Bruxelles et à Saint-Pétersbourg. |
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16 juillet : Edmond meurt chez son ami Daudet. |
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Un décret reconnaît dutilité publique lacadémie Goncourt.
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Germaine Lacerteux ? Une "Littérature putride", sécrie Louis Ulbach. La Revue des Deux Mondes classe les trois romans des Goncourt parus de 1861 à 1865 dans le "petit roman" ; mais Flaubert écrit : "Cela est atroce dun bout à lautre et sublime. La grande question du réalisme na jamais été si carrément posée." Zola y voit une uvre capitale (le Salut public, 24 février 1865).
Un récit en 70 chapitres assez courts.
Germinie est la servante dévouée de Mlle de Varandeuil (vieille dame de la noblesse). Son enfance a été des plus pauvres et entourée par les maladies, la misère et la mort. Elle finit par être obligée de venir travailler à Paris. Mlle de Varandeuil, elle, a vécu auprès dun père oppressif et égoïste qui létouffait.
"À Paris, Germinie, dabord placée dans un café, a été violée, puis est devenue domestique chez un vieil acteur avant de samouracher dun prêtre. Elle sattache aussi à la fille de sa sur, et son beau-frère exploite financièrement son bon cur. Puis elle sentiche du fils de la crémière, le jeune Jupillon, qui lui est infidèle, mais à qui elle arrache quelques promenades." (A. Preiss in D.O.L.F.)
Elle vole pour son amant, se néglige puis sombre dans la vulgarité, avec son nouvel "homme", Gautruche, puis dautres encore. Elle tombe gravement malade et meurt.
Sa patronne apprend alors tout de sa vie étonnante et dissolue. D'abord fortement indignée, elle se laisse aller aux souvenirs attendris et se dirige vers la fosse commune du cimetière Montmartre où sa domestique a été enterrée .
Nous sommes, avec Germinie Lacerteux, à mi-chemin entre les Misérables de Victor Hugo et lAssommoir de Zola. Tout le cheminement tragique et miséreux du personnage s'accompagne dune esthétique littéraire nouvelle et raffinée.
C'est le "style" qui distingue l'uvre des frères Goncourt de leurs contemporains aujourd'hui oubliés. Et ce n'est pas un moindre paradoxe que de voir ces deux aristocrates s'atteler à la "peinture du bas et du laid", tout en rêvant à "un réalisme de l'élégance".
À les lire on est frappé de cette discordance : d'un côté une attention maniaque aux moindres détails même sordides ; de l'autre un souci de "faire vrai" tout en en faisant "beau" : c'est ce qu'ils appellent "l'écriture artiste". Ils croient sincèrement (comme les naturalistes) réaliser une uvre scientifique.
L'échec ou l'impasse des Goncourt révèlent l'ambiguïté dans laquelle s'est en fait enfermé tout le courant réaliste et naturaliste : soucieux d'élargir le domaine du roman, d'explorer de nouvelles formes de sensibilité, il est resté prisonnier de préjugés ou de conventions académiques.
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